Françoise Hardy Follow

Noy? dans ses noirs et visqueux fluides,
L’esprit s’encouble, titube, puis bascule,
Vers cet inconnu qui ? chaque pas recule.
Vacillant ?motionnellement
Mais h?las, toujours pr?sent.
La conscience vaincue n’aspire qu’? une fin :
La pr?cipitation de son destin.

L’immersion enti?re dans un ab?me de silence
O? aucun son ne viendrait troubler la lente danse
Du corps et son processus de d?composition
D?sert? de toute trace de raison.

Le repos tant convoit?
Apr?s mille guerres livr?es
Contre un ennemi invisible
Et son arm?e intangible.
Tout ce sang souill?, sacrifi?
Au profit d’une cause ali?n?e
Perdue d’avance et pourtant
D?fendue jusqu’? l’?puisement.

Mais l?, si seul face au tout puissant effroi
S’effondrent les derniers vestiges de la foi
En la qu?te que rien n’avait jamais auparavant
?t? en mesure de briser et de plonger dans le n?ant.
Et pourtant, voil? le dernier bastion qui soudain s’embrase
Projetant brutalement et irr?m?diablement hors phase
L’ultime espoir de gu?rison, de purification,
Et son porteur, englouti dans la perdition.

Le sang fut autrefois g?ch? au dehors
Ruisselant sur la chair et ses infectes pores
Mais le voil? ? pr?sent gaspill? de l’int?rieur
Dans ce d?dale de veines de malheur,
Injectant ? chaque battement de l’organe honni
Une existence dont plus personne ne jouit.
D?s lors obsol?te et sur le point d’?tre sacrifi?e
Au profit d’une qui?tude plus jamais troubl?e.

Alors que l’on ?tait sur le point de hurler ? l’utopie
Voil? que ce phantasme que l’on prenait pour pure folie
Se r?v?le, alors que sa silhouette pointe dans le lointain,
?tre plus sens? que ce qu’auraient pu penser certains.
Lorsque l’arme dont on use pour combattre l'adversaire
Se trouve inapte ? les faire tous choir face contre terre
Il reste en nous un dernier sursaut d’?nergie
Pour la retourner contre soi et s’?ter la vie.

Noy? dans ses noirs et visqueux fluides,
L’esprit s’encouble, titube, puis bascule,