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A toutes les femmes qu'on aime
Pendant quelques instants secrets
A celles qu'on connait à peine

Et qu'on ne retrouve jamais

A celle qu'on voit apparaître
Une seconde à sa fenêtre

Mais dont la svelte silhouette
Est si gracieuse et fluette

A la compagne de voyage
Dont les yeux, charmant paysage
Font paraître court le chemin
Qu'on est seul, peut-être, à comprendre
Et qu'on laisse pourtant descendre

A la fine et souple valseuse
Qui vous sembla triste et nerveuse
Par une nuit de carnaval
Qui voulu rester inconnue
Et qui n'est jamais revenue
Tournoyer dans un autre bal

Et qui, vivant des heures grises

Vous ont, inutile folie,

Chères images aperçues

Vous serez dans l'oubli demain
Pour peu que le bonheur survienne
Il est rare qu'on se souvienne

On songe avec un peu d'envie
A tous ces bonheurs entrevus
Aux baisers qu'on n'osa pas prendre
Aux cÂœurs qui doivent vous attendre
Aux yeux qu'on n'a jamais revus

Alors, aux soirs de lassitude
Tout en peuplant sa solitude
Des fantômes du souvenir
On pleure les lêvres absentes
De toutes ces belles passantes
Que l'on n'a pas su retenir